The Barr Brothers

Au cours des dernières années, The Barr Brothers se sont de plus en plus imposés comme certains des plus éminents fournisseurs de musique americana éclectique et moderne en
Occident. Leur son est principalement alimenté par la batterie polyrythmique et enjouée d’Andrew Barr, la guitare de son frère Brad Barr, et les prouesses innovatrices à la harpe de Sarah Pagé, qui a à elle seule redéfini cet instrument et son usage. Le groupe élargit et contracte son son et sa portée à partir de leur base d’opérations à Montréal, au Québec. De la basse, de la guitare pedal steel, des claviers et des cuivres vont et viennent librement dans le mix. Autant à l’aise avec les ballades arcadiennes solennelles qu’avec les improvisations nord-africaines marécageuses ou avec le rock’n’roll plus classique, The Barr Brothers continuent d’embrasser et d’enchanter les spectateurs avec leur approche musicale à la fois méthodique et fantaisiste.

Les deux frères et Sarah ont commencé à jouer les chansons de Brad à travers l’Amérique du Nord, recrutant d’autres amis munis d’autres instruments au besoin afin de transposer ces chansons de folk de chambre sur des territoires plus vastes et complexes. Le lien qu’ils maintiennent avec le passé se marie merveilleusement avec une vision poétique ancrée dans le présent. Musicalement, ils incorporent de tout, des rythmes maliens à de la guitare slide digne d’Elmore James. Les percussions artisanales rappellent notamment le silencieux longtemps enterré de Tom Waits et son « Jockey Full of Bourbon », en plus de ressusciter les traditions folk celtiques, l’interaction polyrythmique avec la harpe et le son enflammé du blues africain.

Leur premier album homonyme, The Barr Brothers (2011), se tenait en équilibre sur le mince fil entre le blues possédé de Robert Johnson, les ballades arthuriennes et la sensibilité poétique de Leonard Cohen. Sleeping Operator (2014), leur deuxième disque, plonge plus profondément dans les eaux qui communiquent entre le Delta blues et ses origines en Afrique de l’Ouest et du Nord, tout en conservant ses racines dans la douceur du folk des Appalaches et dans la puissante résilience qu’une chanson peut véhiculer. Les pièces préférées du groupe qui n’avaient pas trouvé leur place sur cet album ont finalement vu le jour sur Alta Falls (2015), une collection de cinq pièces qui explore les contrées nordiques, ayant été en partie enregistrée en Islande par Valgeir Sigurösson (Björk, Sigur Rós, Nico Muhly). Un folk éthéré ponctué d’harmonies vocales multidimensionnelles s’y dévoile, son aspect chaleureux étant reflété par le vinyle rouge où il a été gravé.

Le succès de cette convergence d’influences naturelle et pourtant inédite a permis à The Barr Brothers de performer aux Levon Helm Studios à Woodstock, NY, au mythique Red Rocks
Amphitheater, deux fois au “Late Show with David Letterman”, au Japon, en Europe et au Royaume-Uni. Ils ont également reçu deux nominations aux Juno dans la catégorie Album
alternatif adulte de l’année, en 2013 et en 2015. Au cours de la prochaine année, ils puiseront à nouveau dans leur vaste et diversifié bassin d’inspirations afin d’expérimenter et d’enregistrer un troisième album complet. Le Malien Bassekou Kouyaté et sa partenaire Amy Sacko joindront par ailleurs leurs forces à celles du groupe lors de deux performances collaboratives sans précédent pendant l’été 2017, au Festival d’été de Québec et au Festival international de jazz de Montréal. Le mélange à la fois figuratif et littéral des traditions musicales sera alors brillamment mis en lumière.